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AFRICITES:Emploi et Developpement durable
24/11/2010 15:26
Lemploi et le développement durable, nouveaux chantiers des collectivités locales
Africités se tient du 16 au 20 décembre au Maroc
Le Maroc accueille du 16 au 20 décembre Cités et Gouvernements locaux unis dAfrique pour la cinquième édition du sommet Africités placé sous le signe de la détermination. Celle quinsuffle la conviction dagir pour le compte des populations de base sur le continent africain. De léconomie au réchauffement climatique, les autorités locales simposent comme des acteurs défendant leur prérogatives. Au nom de leurs administrés.
"Nous voulons promouvoir le développement durable et lemploi comme base du développement économique de notre continent. Nous ne voulons plus quon nous dise que cest par linsertion au marché international quon développera lAfrique. Il ny a pas déconomie compétitive au niveau mondial sans économie locale forte. La réponse que nous proposons est née de lexpérience." Cest en ces termes que sénonce lambition de Cités et gouvernements locaux unis dAfrique (CGLUA), par la voix de son secrétaire général Jean-Pierre Elong Mbassi, au moment où souvre ce mercredi la cinquième édition des Journées panafricaines des collectivités locales, Africités.
Africités : la petite histoire
Les sommets Africités sont organisés tous les trois ans alternativement dans les différentes régions dAfrique. Ils constituent un temps fort dans limpulsion du processus de décentralisation en Afrique, et dans la réflexion sur la place et le rôle des gouvernements locaux dans la gouvernance et le développement des pays africains. La première édition sest tenue en janvier 1998 à Abidjan, en Côte dIvoire. Africités 1 a vu lémergence du mouvement municipal africain sur la scène institutionnelle régionale et internationale. La deuxième édition sest déroulée en mai 2000 à Windhoek en Namibie. Africités 2 a marqué le début de la structuration du mouvement municipal africain et du dialogue panafricain sur la décentralisation et le développement local. La troisième édition sest tenue à Yaoundé en décembre 2003. Africités 3 consacrera lunification du mouvement municipal africain et sa participation au mouvement municipal mondial. Il donnera lieu à la gouvernance de Cités et gouvernements locaux unis dAfrique (CGLUA) dont le congrès fondateur se tiendra en mai 2005. La quatrième édition accueillie à Nairobi, au Kenya, en septembre 2006, a été centré sur la contribution des collectivités locales africaines à la mise en oeuvre effective des objectifs du millénaire pour le développement. Africités 4 sonne la fin dun cycle, celui de lémergence et de la structuration du mouvement municipal africain, mais ouvre désormais une nouvelle étape, celle de laction.
Source CGLUA
Certains évènements ne produisent que la clameur inhérente à leur tenue, il en sera autrement pour cette rencontre tant la détermination des collectivités locales africaines semble se préciser et saffirmer. "Il y a une charge dattente sur le mouvement que nous sommes en train de vivre et un appel à linnovation de la part de ceux qui nont jamais eu droit de dire ce quils voulaient, note le responsable du CGLUA. (
) Notre organisation affirme que nos peuples africains nont pas de problèmes. Ce sont les Etats africains qui en ont. (...) Le maillon manquant dans la constitution de lunité africaine, cest le niveau local. Il faut que le point de vue local instruise les stratégies quon élabore pour lAfrique de demain."
La décentralisation : un partage des charges entre lEtat et les citoyens
A ce titre, lassociation, qui fédère désormais lensemble des autorités locales du continent, se bat depuis des années pour être reconnue par les instances de lUnion africaine (UA). "Africités est la meilleure tribune pour lancer cet appel aux chefs dEtat africains : les collectivités locales doivent avoir leur représentation au niveau de lUA", insistera Aminata Mbengue Ndiaye, la maire de Louga, au Sénégal. Une reconnaissance logique pour le CGLUA. "Ce sont les Etats qui ont éprouvé le besoin davoir une personne publique de proximité, analyse Jean-Pierre Elong Mbassi. Ce qui veut dire quils ont ressenti le besoin davoir un point de vue public différent de celui de ladministration centrale. Si ceci est pertinent, alors, à toutes les échelles, ce point de vue doit être entendu." Et en parlant dune voix, les gouvernements locaux prennent le pouvoir au nom de leurs administrés largement représentés au Maroc. Quelque 5 000 participants dont 1 500 responsables locaux arpenteront jusquau 20 décembre prochain les travées du palais des Congrès de Marrakech.
Cest encore et toujours au nom de leurs concitoyens que les responsables des collectivités locales ont lancé lappel de Marrakech aux parties prenantes aux négociations de Copenhague sur le climat. "Il était essentiel de rappeler que ce sont les collectivités locales qui sont en première ligne lorsque les effets du réchauffement climatique se font sentir. Les inondations frappent dabord les populations locales et cest le maire qui est dabord sollicité. Il est honteux, sindigne le responsable du CGLUA, que lorsquon négocie ladaptation et les réponses aux changements climatiques les collectivités locales ne soient pas autour de la table". Un appel qui fait aussi figure de rappel à lordre quand les négociations senlisent au détriment des pays africains."Les négociations piétinent à Copenhague parce que les principes sur lesquels cette rencontre a été convoquée ne sont plus respectés. Cette dernière la été sur la base de responsabilités partagées mais différenciées. Les délégations africaines ont mis sur la table le fait que le continent nest pas responsable du changement climatique. Cest lindustrialisation de lEurope et de lAmérique, celle plus tardive de la Chine et de lInde, et dune certaine manière celle du Brésil qui en sont la cause."
A tous les niveaux et parce quil est le premier en tant émanation directe de la volonté des populations, la collectivité locale africaine est résolue à assumer sa part de responsabilité, et par conséquent à partager le pouvoir avec les Etats centraux. Lallocution prononcée par lancien président ghanéen Jerry Rawlings ce mercredi, à la cérémonie douverture dAfricités, sonne comme un signe dencouragement. Après avoir dénoncé la corruption "qui suce lénergie de nos peuples", la mainmise persistance des puissances étrangères sur les économies africaines, dont il invite par ailleurs à défendre la souveraineté, il a rappelé que décentralisation nétait que "le partage" des charges dun gouvernement avec ses populations.
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